lundi 16 mars 2009

Opération MERKUR, Crète 1941 (BLITZKRIEG)






Sous-titre: encore un résultat historique et une victoire à l'arraché!




Grèce, mai 1941. Quasiment au moment même où le Bismarck quitte la Norvège pour effectuer sa sortie dans l'Atlantique (voir post précédent), l'état-major allemand envisage de s'emparer de la Crète afin d'obtenir une supériorité aérienne décisive en Méditerranée orientale. Cela devrait permettre notamment à Rommel de menacer les communications vers le port Tobrouk dont il fait le siège. Pour les mêmes raisons, les Britanniques sont décidés à s'accrocher à l'île. C'est aussi une question de prestige pour les Anglais et l'ensemble des forces du Commonwealth: depuis 1940, que ce soit en Norvège, en France, en Grèce ou en Libye, chaque fois que les forces terrestres allemandes sont intervenues, ils ont dû reculer. Churchill est convaincu que la résistance britanniqueen en Crète contribuera à persuader les Turcs de rejoindre les alliés, ou, tout au moins, d'éviter qu'ils ne rejoignent les forces de l'Axe.



Les forces alliées présentes en Crète sont à l'image des forces alliées de l'époque: on y retrouve toute la diversité du Commonwealth (Australiens et Néo-Zélandais ont rejoint les Anglais auxquels s'ajoutent des Grecs); mais ces troupes sont médiocrement équipées (peu de camions, de faibles moyens de communication); leurs chars sont peu nombreux et mal adaptés; le moral n'est pas très élevé chez des hommes qui, durant les dernières semaines, ont à nouveau fait l'expérience d'un débarquement suivi d'une retraite précipitée et d'un rembarquement en un temps record. Mais le commandant en chef, le général Freyberg, est bien décidé à tenir.


Ce qui renforce son optimisme, ce sont les succès que la Royal Navy a récemment remportés sur la flotte italienne au Cap Matapan (voir post plus ancien). Persuadé que les attaques de l'Axe contre la Crète s'organiseront autour d'un débarquement, il a dispersé ses troupes le long des côtes, et n'a pas conservé de réserves.

Mais le plan allemand est tout autre: il envisage de s'emparer des principaux aérodromes de Maleme, Rethymnon et Héraklion grâce à des largages de planeurs et de parachutistes, puis de transférer rapidement la 5e division de montagne (Gebirgsjägers) par avions. Un débarquement aura finalement lieu une fois que les principaux points stratégiques de l'île auront été pris.


Les éléments clés de l'Opération "MERKUR" sont la surprise et l'engagement de forces d'élite: le Luftlande Sturmregiment (régiment de troupes en planeurs, vétéran de la campagne de Belgique) et les Fallschirmjägers du général Student.


Le moral est très élevé parmi les paras et leurs cadres. Malgré les pertes déjà subies en Hollande, l'état-major allemand est persudé qu'avec l'appui de la Luftwaffe, les parachutistes seront en mesure de prendre leurs objectifs en quelques heures. Il est vrai qu'il n'estime les forces adverses qu'à environ 10 000 hommes. En réalité, les Britanniques et leurs alliés sont près de 40 000...


Vendredi dernier, nous avons rejoué un épisode de cette célèbre campagne à partir d'un scénario de la règle BLITZKRIEG.

Les joueurs en présence:
Pour son premier test, Renaud avait rejoint Olivier au sein de la ligue des germanophiles patentés:

Eh oui ça intimide!


Tandis que Philipe "Aniboule" avait apporté ses fameux Anglais qu'ils nous avait promis depuis longtemps. La peinture méritait largement cette attente!

Un petit coup d'oeil de rappel dans le livre de règles... et c'est parti!


Par rapport au scénario original, plusieurs modifications ont été apportées afin de tester sur une large échelle les règles de parachutages et de planeurs.

1/ Tout d'abord, 2 compagnies de parachutistes (Assaut/élite) (et non une) doivent être larguées autour de l'aérodrome de Maleme en suivant les règles de dispersion et de containers d'armes (les paras allemands arrivent désarmés...).

2/ J'ai ajouté 2 planeurs (1 par compagnie) qui suivaient les règles habituelles des planeurs à l'exception de leur capacité d'emport: 1 groupe de combat et 1 arme de soutien maximum. Leur avantage, c'est que les groupes qui en débarquent arrivent équipés et prêts à combattre. Le désavantage, c'est qu'on ne peut pas mettre autant de combattants dans un planeur allemand que dans un Horsa.

Eh oui, il n'y a guère de place dans un DFS230!


3/ Toutes les troupes Néo-Zélandaises (ligne/vétérans) démarrent dans des retranchements.

4/ Pour équilibrer la partie, les Allemands bénéficient non pas d'un mais de deux supports aériens de Stukas (et vu que les Fallschirmjägers arrivent avec juste un couteau et qu'ils doivent prendre des retranchements et faire face à un char, ce sera bien nécessaire!).

5/ La durée de la partie est allongée (8 tours au lieu de 6), pour prendre en compte le temps pour les paras allemands d'être pleinement opérationnels.

En gros, les modifications s'apparentent à l'esprit Full landing! Tout le monde saute et pas d'autres soutiens que quelques hypothétiques avions! Une mission quasi impossible comme on les aime!


Le terrain: encombré de bosquets, de murets et de collines, mais encore très vert en ce printemps méditerranéen.

Une campagne bucolique


Le "régime crétois" va-t-il réussir aux touristes allemands? Ou sont-ils bons pour une bonne tourista?


La table vue de l'Est, au second plan l'aérodrome:


Les pistes de l'aérodrome de Maleme, vues de l'Ouest. A droite, la cote 107 domine les pistes.



Déploiement:

Aniboule avait scindé en deux ses troupes:
-le gros autour de l'aérodrome avec les canons Bofors.



Les Tommies et les Kiwis se sont retranchés derrière leurs sacs de sable et dans la grande maison au toit de tuiles.




-Et un groupe dans les champs avec la HMG.




Alors que percent les rayons de l'Aurore aux doigts de Rose... les moteurs des JU-52 se mettent à ronfler... Au premier tour, l'initiative est allemande.



Le premier jet de contact des Stukas échoue. Renaud active sa compagnie et décide de commencer par son planeur. Il lui confie un chef de section et le mortier de 50mm. Échappant aux tirs de la Vickers anglaise, le DFS230 vise la colline du Sud-Est, mais rate son test d'atterrissage et se crash sur une maison!


Ayant réussi à en réchapper (merci le jet de sauvegarde), les paras en sortent toutes armes dehors.


Ils savent qu'ils seront bientôt rejoints par leurs camarades. Les premiers largages commencent déjà.


Spring! Los! Les premières corolles des parachutes couvrent l'horizon.


Pour sa première partie, Renaud inaugure les règles de parachutage. Les appareils qui transportent sa compagnie traversent la tables dans la largeur à partir du bord Est. Le premier Junkers 52 prend comme point de largage le champ au Nord-Est. Coup de chance: il parvient à tenir son cap et les largages commencent comme prévu.


Sur sa trajectoire, le JU-52 arrive à portée de tir d'un Bofors qui ouvre le feu en opportunité, mais échoue.

Les jets de dispersion des parachutistes et surtout de leurs containers d'armes (marqueurs blancs rayés de rouge) sont par contre beaucoup moins favorables: Renaud obtient plusieurs dispersions à 30cm...


Certains paras échouent dans les vignes, et, heureusement pour eux, réussissent leur jet d'expérience.


Mais la majorité, autour de la MMG, atterrit en plein champ. Le problème, c'est que les chefs de section sont éparpillés. Pour rassembler tout ce petit monde... ça va prendre du temps!


Même résultat pour le second avion: les containers s'égaillent au petit bonheur...


Certains paraissent à portée de main...


Mais plusieurs sont sous le feu des retranchements britanniques.


Le dernier largage est celui qui donne le plus de sueurs froides à Renaud: en effet, il obtient un 1 sur son jet de largage. Aniboule fait alors dévier son appareil droit sur l'aérodrome et le dernier Bofors... qui tire mais échoue encore!


Tandis qu'un groupe de paras atterrit au milieu des retranchements néo-zélandais...



...le chef de la compagnie de Renaud touche le sol sous le nez de la HMG britannique!


Le dernier container tombe au milieu des barbelés.


Bilan du 1er largage : ça ne va pas être facile de rassembler tout ce monde. Pour son baptême du feu, Renaud envisage déjà des attaques à main nues...

C'est maintenant au tour d'Olivier d'activer sa compagnie. Comme d'habitude, il démontre une chance calme et insolente dans ses jets.


D'abord pour faire atterrir son planeur à l'endroit prévu, au pied de la cote 107 au Sud-Ouest.



Et ensuite pour larguer ses paras et ses containers. Ces derniers ne sont même pas trop éloignés!


Bon, certains sans quand même sous le feu de l'ennemi.

Tandis qu'une section investit la cote 107, une autre prend pied dans les broussailles au Sud. Le but est bien sûr d'occuper le plus de terrain possible pour forcer les Anglais à diviser leurs tirs, avant de les encercler.





Au 2e tour. Les Allemands parviennent à se rallier et les Britanniques obtiennent l'initiative. Mais Aniboule choisit de rester sur ses positions. Il tire sur les Allemands qui viennent d'atterrir dans ses lignes. Tandis que le commandant de compagnie est démoralisé, le groupe qui a pénétré en plein aérodrome échappe miraculeusement aux tirs! Pas à dire, revoilà la scoumoune!


Les Allemands font immédiatement intervenir leur appui aérien afin "d'attendrir" la résistance ennemie avant leurs mouvements. Et puis, il vaut mieux que les paras ne soient pas trop proches des Anglais, des fois ques avions rateraient leur cible...
Un premier couple de bombardiers allemands apparaît et entreprend d'attaquer les retranchements et tout particulièrement la HMG.


Tandis que retentissent les sirènes, les Stukas piquent droit sur les retranchements à l'Est de l'aérodrome.


Bombes et mitraillages parviennent à démoraliser deux groupes dont la HMG!


Mais les Allemands n'obtiennent pas encore leur 2e soutien aérien.

Aniboule réagit et active son char. N'ayant pas sous la main le Mathilda II prescrit dans le scénario, je lui ai autorisé un Crusader. De toute façon, c'est toujours la même m... Rendez-vous compte: avoir un char contre des fantassins et ne pas disposer d'obus HE! C'est tout juste une automitrailleuse et "non fiable" en plus! Mais qu'il est bien peint!



Le char prend à partie le commandant de compagnie de Renaud, qui redevient démoralisé et va se planquer dans la maison la plus proche.


Olivier fait ensuite agir ses troupes qui se déploient pour récupérer leurs armes et occuper la colline 107.


Que vont trouver ces Fallschirmjägers dans le container?
*Réponse A: des bérets rouges (Un pont trop loin)
*Réponse B: des Croix de fer (Stalingrad)
*Réponse C: des cercueils (Dien Bien Phu)
*Réponse D: Obi Wan Kenobi

...?


C'est votre dernier mot?



Fort heureusement, c'était Réponse E: des Schmeisser!

Renaud active également sa compagnie et réussit la plupart de ses jets d'expérience pour faire avancer ses paras vers les containers.



3e tour: l'initiative revient aux Allemands qui obtiennent et font immédiatement intervenir leur 2e support aérien. Moins chanceux, ils n'obtiennent cette fois qu'un seul Stuka!



Celui-ci part mitrailler les abords de l'aérodrome. Aniboule enrage: malgré ses tirs, sa riposte aérienne n'est pas parvenue à descendre un seul appareil!


Olivier fait ensuite mouvement. Au 3e tour, il a quasiment récupéré tous ses containers d'armes.


Il peut maintenant s'avancer et faire tirer ses troupes sur les défenseurs retranchés en contrebas de la cote 107.



Une autre section part faire la jonction avec les troupes de Renaud et menacer les retranchements britanniques.


Comprenant la menace, les Britanniques effectuent un tir d'opportunité et éliminent plusieurs assaillants.


Aniboule active son char, mais hésite à l'aventurer trop loin. Par crainte d'un assaut, le tank reste au delà des couverts et se contente de mitrailler à distance.


Renaud active ensuite sa compagnie et parvient lui aussi à récupérer quelques containers.


Il monte aussitôt une petite ligne de feu en planquant des paras derrière les murets ou les vignes.






Et les paras qui étaient tombés au milieu de l'aérodrome sans leurs armes? Héroïques jusqu'au bout, ils ont réussi tous les leurs tests et ont lancé un assaut sur le canon Bofors le plus proche. A coups de poing, ils ont même réussi à éliliner les servants. Mais aucun n'a survécu...


Tours 4,5 et 6: une fois armés (du moins pour la majorité d'entre eux), les paras allemands font converger leurs attaques.


A coup de mortier et en lançant des assauts Kamikazes à mains nues, la compagnie de Renaud use les Néo-Zélandais des retranchements orientaux.



Prudent, Aniboule fait reculer son char pour assurer ses lignes.


Faute de cibles aériennes, les Bofors tirent en antipersonnel et éliminent deux groupes de paras qui ne s'étaient pas assez bien planqués sur la colline 107.


En représailles, Olivier monte un assaut sur le canon le plus éloigné de l'aérodrome.


Au combat rapproché, les paras ont l'avantage d'être Assaut/élite et remportent haut la main tous les corps à corps. Mais Aniboulme réagit et fait tirer son 2e Bofors sur le premier qui vient de tomber aux mains de l'ennemi. Le résultat ne se fait pas attendre et les cadavres allemands recouvrent les britanniques...


A l'Est, la pression est forte, même si Renaud ne parvient qu'une seule fois à toucher avec son mortier les Néo-Zélandais survivants.


7e tour: les pertes s'accumulent des deux côtés. Olivier a perdu en tout une section sur la colline et n'est pas parvenu à s'approcher davantage de l'aérodrome, car les Kiwis s'accrochent aux maisons.
Renaud a finalement entièrement nettoyé les retranchements à l'Est.


8e et dernier tour: ayant franchi le seuil de la moitié des pertes au tour précédent, Aniboule effectue un test de cohésion et obtient un 2. Sa compagnie quitte aussitôt les retranchements et ne tarde pas à se rendre...



Ils se sont vaillamemment battus quand même!


Victoire allemande donc, mais les pertes ont été assez conséquentes (7 groupes en tout, soit assez près de la moitié des effectifs). Si on avait joué un tour de plus, qui sait si ce n'est pas les Allemands qui auraient dû faire un test de cohésion?

En tout cas, les nouveaux touristes peuvent profiter des services offerts par leur Tour operator...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut
bravo pour ton rapport de bataille j'ai adoré,c'était mal parti pour les allemands mais ils ont quand même gagné
encore bravo