vendredi 13 mars 2009

Coulez le Bismarck! Détroit de Danemark, 24 mai 1941 (VICTORY AT SEA)




Sous-titre: pas si vulnérable que ça ce HOOD!



Un nouveau test de la règle VICTORY AT SEA sur un scénario célèbre: en mai 1941, le Gross Amiral Raeder ordonne à la flotte allemande de l'amiral Lutjens de sortir de sa cache des fjords de Norvège pour rejoindre l'Atlantique Nord. L'objectif est de ravager les convois de ravitaillement britanniques et de porter un coup au moral de la Perfide Albion au moment où celle-ci se fait étriller par Rommel en Libye, et par la Wehrmacht en Grèce et en Crète...

Les "corsaires de surface" allemands se composent de seulement deux bâtiments, mais quels bâtiments!

-le croiseur lourd Prinz Eugen (du nom du capitaine qui défia Louis XIV), de la classe Hipper, portant 8 canons de 8 pouces (203mm)






-et surtout le fleuron des chantiers de Kiel: le moderne cuirassé Bismarck, de la classe Tirpitz. Sa vitesse, son blindage et son armement de 8 pièces de 15 pouces (380mm) en font l'un des plus redoutables navires de l'époque. La propagande nazie le considère comme insubmersible...





Les Britanniques ne s'y sont d'ailleurs pas trompé et leurs services de renseignement surveillent autant que possible les mouvements du monstre allemand, tandis qu'une large partie de la Home Fleet est obligée de maintenir une veille à Scapa Flow dans l'attente d'une sortie du Bismarck.


Or, le 21 mai 1941, la résistance norvégienne signale le mouvement de deux grosses unités. Aussitôt l'amiral Tovey, commandant de la Home Fleet, organise des groupes de chasse sur les itinéraires possibles que les Allemands peuvent prendre pour pénétrer dans l'Atlantique.
L'une des unités britanniques, le croiseur Suffolk, parvient à repérer les deux navires ennemis dans les brumes et la faible clarté du détroit de Danermark. Dès que l'amirauté britannique comprend que les Allemands comptent passer par ce goulot entre l'Islande et le Groeland, elle dépêche dans la précipitation deux de ses plus grosses unités :

-tout d'abord le Hood, construit à la fin de la Première Guerre mondiale sur le modèle des "croiseurs de bataille": aussi rapide qu'un croiseur, aussi armé qu'un cuirassé avec ses 8 canons de 15 pouces, mais moins blindé qu'un Dreadnought classique, notamment au niveau du pont.




-il est accompagné du Prince of Wales, cuirassé de la classe King George V, lancée au milieu des années 1930, et qui a sacrifié la puissance de la bordée (calibre de 14 pouces: 350mm) contre le nombre de canons (10 pièces).



Parti précipitamment, le Prince of Wales a dû retenir une partie du personnel civil de maintenance à bord; et ses canons n'ont pas encore été totalement vérifiés.


Ce matin là, 24 mai 1941, dans la clarté irréelle de ces latitudes polaires, apparaissent les deux vaisseaux allemands: le Prinz Eugen ouvrant la voie au Bismarck.


Repérés à 5h, la poursuite s'engage...

1er tour: la Royal navy obtient l'initiative et fait avancer à Flank speed les deux navires pour se rapprocher. L'amiral Holland, commandant les navires britanniques, sait qu'il faut limiter le duel à longue portée pour éviter que les obus plongeants n'atteignent le fragile pont du Hood...
Le Bismarck, lui, réussit son test de All hands on deck et se prépare à encaisser. Mais lorsque les Anglais déclarent les tirs, le cuirassé allemand se révèle hors de portée! Une salve pour rien!
La portée des canons allemands est supérieure et leurs calculateurs de tirs leur donnent un bonus de +1 à longue distance. Aussi, lorsque les canons de 380 du Bismarck tonnent, ils infligent deux dégâts et une touche critique au Hood, qui perd un point sur son armement secondaire... Sa grande vitesse ne l'a pas mis à l'abri des tirs allemands.


Le Prinz Eugen quant à lui n'inflige aucun dégât.


2e tour: les Anglais conservent l'initiative. Le Hood et le Prince of Wales avancent à vitesse normale et réussissent leur ordre de All hands on deck!




Ils se préparent à recevoir les dommages, mais ils savent qu'ils sont désormais à portée. Ce que voyant, les navires allemands choisissent d'avancer à demi-vitesse et de virer pour conserver le plus longtemps possible leurs avantages à longue portée.

Le Hood choisit de tirer sur le Prinz Eugen, qui reçoit trois dégâts, une touche critique et perd un point sur son armement antiaérien. Ouf, dans les conditions de ce combat, ce n'est pas encore trop grave...
Réplique du croiseur allemand qui rate ses jets pour toucher. Déception.
Le Prince of Wales engage le Bismarck et lui inflige trois dégâts. Le cuirassé allemand réplique et dirige ses tirs sur le Hood, qu'il juge plus faible. Sans résultat! Ce tour ne sourit vraiment pas à la Kriegsmarine!


Tour 3: les Allemands prennent l'initiative et avancent une nouvelle fois à demi-vitesse; seul le Prinz Eugen réussit son test de All hands on deck!


Les vaisseaux britanniques s'avancent.
Le croiseur lourd allemand choisit de viser à nouveau le Hood, en vain. Le Hood réplique mais dirige ses tirs sur le Bismarck, espérant diminuer la puissance de tir du mastodonte avant sa prochaine bordée.


5 nouveaux dégâts sont infligés au cuirassé allemand. Celui-ci engage le Hood et croit avoir réussi un coup de maître: 12 dégâts dont un critique déclenchant 5 incendies!
Au tour du Prince of Wales qui rééquilibre un peu la balance des dommages en en infligeant 3 supplémentaires au Bismarck.


Tour 4: L'initiative étant anglaise, le Hood s'avance et commence à virer sur tribord pour essayer de couper la route à l'escadre allemande. Celle-ci continue à traîner pour rester dans la meilleure position de tir possible.

A droite, le Hood et le Prince of Wales. Au premier plan à gauche, les Allemands


Le Prince of Wales fait un Flank speed pour rattraper le Hood qui a pris de l'avance.


Le Hood ne peut plus tirer sur le Bismarck qu'avec ses tourelles avant. Il obtient quand même trois touches qui font 6 dégâts, dont un critique: plusieurs explosions secouent le cuirassé allemand et éliminent 12 points d'équipage et allument 5 incendies.
Le Prinz Eugen tente de venir au secours du navire amiral en infligeant 2 touches au Hood, mais qui ne font malhreusement aucun dégât, les obus de 203 n'arrivant pas à percer le blindage.
C'est au tour du Prince of Wales d'engager le Bismarck. Mais un double 1 endommage l'un de ses canons de 350mm. 4 dégâts frappent quand même le cuirassé allemand, dont un critique. Cette fois, c'est grave: un nouvel incendie se déclare et surtout les machines sont endommagées. Le Bismarck ne peut plus avancer qu'à demi-vitesse!


Bien décidé à répliquer, l'amiral Lutjens dirige une nouvelle fois les 4 tourelles de 15 pouces sur le Hood, qui reçoit 4 dégâts, dont 2 critiques: l'armement secondaire du croiseur de bataille britannique est gravement endommagé. Mais l'amiral Holland ne s'en fait pas. Il sait que cet armement ne lui pas utile pour faire face à un cuirassé comme le Bismarck.
La phase de fin de tour voit la réussite des efforts des marins des deux flottes pour éteindre les incendies. Mais les mécaniciens allemands ne parviennent pas à faire repartir les machines du Bismarck. Bigre! C'est mal engagé!


Tour 5: l'initiative revient aux Anglais, décidément chanceux. Le mouvement de la Royal navy pour couper la route aux Allemands et leur "barrer le T" se poursuit à pleine vitesse. Dangereusement ralenti, le Bismarck se traîne, mais réussit son test de All hands on deck.
Décidé à renverser le cours de la bataille, le Prinz Eugen vire à babord pour couper la route au Hood.


Le Prince of Wales puis le Hood tirent sur le Bismarck. Malgré les malus dus à leur vitesse, ils parviennent à lui infliger encore 4 nouveaux dommages. Malchanceux, le cuirassé allemand ne peut en infliger qu'un au Hood. Mais le Prinz Eugen reste confiant: son mouvement l'a amené en bonne position pour lancer ses torpilles sur le croiseur de bataille britannique.



Teufel! Une seule torpille touche et elle rebondit sur la ceinture cuirassée du Hood!
Fin du tour: le Bismarck parvient à éteindre un dernier incendie, non sans perdre 5 points d'équipage supplémentaires. Mais il ne parvient toujours pas à relancer ses machines.


Tour 6: L'initiative revient aux Allemands. Mais le Bismarck ne peut toujours pas avancer de plus de 3 pouces. Les Anglais avancent à pleine vitesse pour lui couper la route et l'achever. le Hood passe même sur le travers du Prinz Eugen.



Le croiseur allemand est ravi de pouvoir utiliser sa deuxième bordée de torpilles. Il ouvre le feu et lance ses derniers projectiles, mais n'inflige qu'un seul dégât!



Le Hood s'acharne sur le Bismarck et peut désormais lui opposer ses 4 tourelles de 15 pouces à courte portée. Le feu est dévastateur! Et ça y est, le cuirassé allemand est désemparé! Non content de cet exploit, le Battlecruiser britannique lance ses torpilles sur le Prinz Eugen et endommage ses machines et lui inflige un nouvel incendie.
La dernière salve du Bismarck est amoindrie; néanmoins, elle inflige trois dégâts dont un critique au Hood qui voit ses machines endommagées et sa vitesse réduite d'1/3. Un dernier coup d'armement secondaire et le Battlecruiser est lui-aussi désemparé!



Mais quel exploit quand même: non seulement le Hood n'a pas implosé, mais ce sont ses coups et ses torpilles qui ont été décisives!



Le Prince of Wales peut alors s'avancer et achever le cuirassé allemand.



Bilan: la Royal Navy reste maîtresse des mers et l'aventure des corsaires de surface dans l'Atlantique s'achève sans qu'ils aient pu faire montre de leur utilité!




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