mercredi 5 septembre 2012

USUTHU!!! La bataille d'Isandhlwana (BLACK POWDER)


Qui n'a pas vu ce film de guerre de 1979, au titre mal traduit en français ("La dernière attaque")? Oh, ce n'est sans doute pas la meilleure performance de ces grands acteurs que sont Burt Lancaster et Peter O'Toole. Tourné un siècle après les faits relatés, il comporte, malgré tout, des scènes impressionnantes de bataille et montre assez bien l'impérialisme masqué par la crainte du voisinage d'un empire guerrier, le brouillard de guerre et les incertitudes sur la localisation de l'ennemi, ou encore la confusion des batailles. En tout cas, ce film nous a suffisamment inspirés, Olivier et moi, pour qu'on se lance dans un projet de peinture. 
En voici la première réalisation.

Il s'agit du 1er scénario de notre mini-campagne sur la guerre anglo-zouloue de 1879. 
 
1ère bataille: Au pied du Mont Isandhlwana, le 22 janvier 1879.
Le jeu se joue sur une table de 240 par 120cm. Dans la ligne médiane de la table, et à plus de 60cm des bords de table, se trouve le Mont Isandhlwana, au pied duquel se trouve le camp britannique. 



C’est aux joueurs britanniques de placer ce décor ainsi que leur camp. 



 
-Le lieu et le moment d’entrée des Zoulous sont soumis à plusieurs facteurs :

 
a) Zones d’entrée. La table de jeu est divisée en plusieurs zones : la zone 1 et la zone 4 correspondent aux 2 largeurs de la table. Les zones 2 et 3 correspondent chacune à une moitié de l’une des longueurs de la table. Idem pour les zones 5 et 6 qui correspondent chacune à l’une des moitiés de la 2e longueur de la table. Les joueurs zoulous choisissent le nombre de zones par lesquelles ils pourront faire entrer des troupes. Mais pour cela, ils doivent secrètement faire un jet de dés :
-Sur un 1 : toutes les troupes doivent entrer dans une seule zone.
-Sur 2-5 : les joueurs peuvent choisir (secrètement) 2 zones d’entrée. Celles-ci ne sont pas obligatoirement contigües.
-Sur un 6 : les joueurs peuvent entrer par 3 zones ;  deux de celles-ci devront être contigües.
Les Zoulous démarrent à partir du bord de table de la zone choisie. Les joueurs doivent affecter des « brigades » à chaque zone d’entrée utilisée (on ne peut séparer en plusieurs zones des unités d’une même « brigade »).


 
b) Moment d’entrée. Les troupes zouloues affectées à une zone arrivent de manière aléatoire.
Au 1er tour, sur un 4+. Au 2e tour, sur un 3+. L’arrivée est automatique au 3e tour.

Conditions de victoire :
Le premier camp dont toutes les brigades sont démoralisées, ébranlées ou en fuite perd la bataille.


 
Règles spéciales :
-Munitions limitées : durant toute la guerre de 1879, le principal souci des Britanniques est le ravitaillement ; cela les conduit à limiter leur dotation en munitions.
*Les supplétifs indigènes à pied (NNC, Natal natives contigent) ne disposent que d’un tour de munitions. Une fois épuisées, le facteur tir des NNC est de 0.
*Les troupes britanniques (à pied + le contingent à cheval, y compris les indigènes) disposent de 4 tours de munitions. Quand les munitions sont épuisées, l’unité voit son facteur tir réduit à 1.
-Ravitaillement en munitions : les caisses de munitions sont gardées par un sévère Quarter-master, qui a bien du mal à dévisser les couvercles des caisses afin de distribuer les précieuses balles. 


Au début de chaque tour, toutes les unités qui ont épuisé leurs munitions peuvent se ravitailler en munitions au cours de la partie (sauf les NNC, supplétifs indigènes à pied).
Une unité à moins de 10 pas des munitions peut être ravitaillée sur un 5+.
Une unité entre 10 et 20 pas peut être ravitaillée sur un 6+.
Les unités au-delà ne peuvent être ravitaillées.
Une fois le test réussi au début du tour, les unités regagnent leur facteur de tir normal et peuvent tirer durant 4 nouveaux tours. Un test raté peut être recommencé à chaque nouveau tour. 


-Sauver les couleurs ! Les joueurs britanniques placent les couleurs de la Reine et du 24e Régiment au début de la partie. Ces couleurs ne bougent plus par la suite. Si elles sont contactées par des troupes zouloues, elles sont perdues. Lorsqu’elles sont perdues, les troupes britanniques cessent d’être steady et stubborn pour tout le restant de la partie.



 
Ordre de bataille britannique :
Colonne du colonel Pulleine (Cd : 8)
-4 unités d’infanterie britannique
-1 canon léger à pied à âme rayée
-1 unité PETITE de tirailleurs boers


 Colonne du colonel Durnford (Cd : 8)
-1 unité GRANDE de cavalerie mixte (carabiniers du Natal et Sikalis. Ils peuvent démonter.
-2 unités de supplétifs indigènes(Natal native contingent, NNC)
-1 lance-roquettes

 
Unité
Type
Arme-
ment
CàC
Tir
Sauvegarde
Résistance
Règles spéciales
Infanterie britannique
Infanterie régulière
Breech-loading rifles
6
3
4+
3
Steady, stubborn, sharpshooters, 4 tours de munitions
1 canon à pied
Infanterie régulière
Rifle foot artillery
1
3-2-1
4+
2
steady
Cavalerie mixte (carabiniers et Sikalis)
Cavalerie
Breech-loading carbines
5
2
4+
3
Marauders, skirmish, dragoons, Large unit
Supplétifs indigènes à pied
Infanterie régulière
Fusil à âme lisse et lance
6
1
4+
3
Freshly raised
Tirailleurs boers
Infanterie irrégulière
Breech-loading carbines
5

4+
3
Skirmish, marauders, small unit.
Lance-roquettes
artillerie
Lance-roquettes
1
spé
4+
1
steady



 
Ordre de bataille zoulou (le politiquement correct veut qu'on ne rigole pas des noms):
"Corne" 1 : prince Udududu (Cd : 8)
-4 unité de guerriers zoulous non mariés (16 figs chaque)
-1 unité de tirailleurs zoulous

"Corne" 2 : prince Ntshingwayo Ka’Mahole (Cd : 8)
-4 unité de guerriers zoulous non mariés (16 figs chaque)
-1 unité de tirailleurs zoulous

"Tête" : prince Dabulamanzi Ka’Mpande (Cd : 8)
-3 unités de guerriers zoulous mariés (16 figs chacune)
-1 unité de l’Impi royal (16 figs)



 









































 
Unité
Type
Armement
CàC
Tir
Sauvegarde
Résistance
Règles spéciales
Zoulous non mariés
Infanterie régulière
Fusil et lance
6
1
4+
3
Determined charge, tough fighters, terrifying charge
Zoulous mariés
Infanterie régulière
Fusil et lance
6
1
4+
3
Tough fighters, terrifying charge
Impi royal
Infanterie régulière
Fusil et lance
7
1
4+
4
Tough fighters, terrifying charge, elite, valiant
Tirailleurs zoulous
Tirailleurs
Fusil et lance
5
2
4+
2
Marauders, skirmish



How it played?


Renaud endossa les habits de Durnford tandis qu'Olivier  jouait les habits rouges de Pulleine (les deux maugréant contre la perfide Albion); tandis que Matthieu et Nicolas se répartissaient les trois brigades de Zoulous.

Le début de la partie fut clairement défavorable aux Zoulous. Seul environ un tiers de leurs forces firent leur entrée sur la table au premier tour. Par prudence, Matthieu et Nico avaient décidé de regrouper leur forces et d'attaquer sur une seule longueur de table.


Les Anglais jouèrent en premier et décidèrent de faire rapidement volte-face aux troupes à l'opposé des Zoulous. Olivier obtint à cet effet un très bon jet d'ordre.



Cela lui permit de former une quasi-ligne continue, son centre s'arc-boutant sur le Mont Isandhlwana.







Par contre, Renaud bloqua rapidement et ne put ni bouger ses cavaliers, ni réorienter son lance-roquettes.Le flanc droit britannique était assez désorganisé





Par chance pour les coloniaux, les jets d'ordre furent assez catastrophiques chez les Zoulous, ce qui les condamnait à stagner en bout de table.











Le deuxième tour permit à Renaud-Durnford de faire mouvement sur la droite avec ses indigènes du Natal. Il fit également démonter ses cavaliers pour couvrir le flanc droit du camp. ce-faisant, il se privait de l'avantage du mouvement des cavaliers. Le lance-roquettes resta désespérément orienté vers la mauvaise direction.  






 Olivier-Pulleine, quant à lui, réorienta son canon, mit ses tirailleurs Boers en 2e ligne et forma une "thin red line". 


Les premiers tirs frappèrent les impis les plus avancés, notamment celui qui était en tête de la colonne de Matthieu. Un résultat "désordre" plus tard, la colonne était durablement ralentie.






Le deuxième tour ne fut guère plus heureux pour les zoulous. La plus grande partie de leurs forces arrivèrent sur la table, à l'exception d'une unité de tirailleurs de Matthieu, et surtout du plus gros de la brigade de "tête", c'est-à-dire l'élite des impis mariés...




 Pas de tir pour les pauvres guerriers plumés; on passa au 3e tour. Des nouveaux tirs anglais sur la brigade de zoulous non-mariés de Matthieu; de nouveaux résultats "désordre"; de nouveaux chouinages sur le pseudo-déséquilibre du scénario. Heureusement, je suis habitué...




Au 3e tour, Renaud réussit une action d'éclat avec une de ses deux unités de supplétifs freshly raised. Il les fit charger sur la première unité de zoulous non mariés et, ô miracle, obtint un 6 qui leur conféra un bonus de corps à corps.





Non seulement les indigènes pro-anglais enfoncèrent l'impi zoulou, mails réussirent à faire une percée et à détruire l'unité de zoulous mariés qui se trouvait juste derrière. Les grognements d'écoeurement fusèrent du côté zoulou... Mais USUTHU!!! ils se décidèrent à repartir de l'avant.

L'unité d'indigènes supplétifs fut attaquée de flanc par des tirailleurs zoulous de Nico. 




Non content de riposter, Nico-Dabulamanzi décida de se jeter en avant pour éviter la future phase de tir ennemie. Son général en chef fit un mouvement "avec moi" à son impi non marié le plus avancé. Il percuta de plein fouet les cavaliers démontés de Renaud-Durnford.



Les pertes furent conséquentes de part et d'autre. L'unité zouloue fut "shaken" et Nico perdit dans la foulée son prince Dabulamanzi! Mais les cavaliers furent balayés.








 Ce fut le réel tournant de la bataille. La brigade de Renaud fut démoralisée. Avec son flanc droit "en l'air", les Tuniques rouges étaient condamnés à subir les assauts convergents des Zoulous.







 Pourtant, dans les trois derniers tours, Olivier s'efforça de retarder l'inéluctable et de préserver des troupes pour le scénario suivant. Mais les dés se retournèrent contre lui. Son canon, qui avait perdu du temps à se réorienter dans les premiers tours, ne fit guère d'effet sur les guerriers africains.


Plus étonnants, les tirailleurs boers, bien que petite unité, remportèrent plusieurs phases de corps à corps et refusèrent de s'enfuir. De vrais nains!





Mais les munitions s'épuisèrent et, plus dangereux, faute de garde, les zoulous purent s'emparer du stock à l’extrémité du camp.  Ce fut le coup de grâce pour les sujets de Victoria!






 
Au centre, ce fut l'halhalli, même si les Britanniques retinrent jusqu'au bout leur feu avant de décharger à bout portant!








Sur la droite, même les Zoulous de Matthieu finissaient par arriver et commençaient à encercler les habits rouges sur le Mont rocheux.




Trop tard cependant pour empêcher la retraite des dernières unités d'Olivier-Pulleine. Anticipant la démoralisation de sa brigade,il sacrifia l'une des compagnies du 24th Foot pour en sauver deux autres. Elles pourraient bientôt servir...  à Rorke's Drift!




Une bien belle bataille qui se termine par un résultat conforme à l'historique!