samedi 13 juin 2009

SAMARA festival historique gallo-romain (30 mai 2009)




Les Gau', les Gau, LES GAULOIS!!!!!





Samedi 30 mai, par une belle après-midi, nous avons profité avec Elsa d'un de nos derniers moments à Amiens pour découvrir le site préhistorique de Samara et, surtout, admirer un spectacle de reconstitution historique gallo-romaine.
En se promenant sous les frondaisons, on pouvait découvrir un camp gaulois, doté d'un impressionnant ratelier d'armes, mais aussi des tentes romaines (sans compter quelques templiers égarés...).
Les reconstitueurs qui organisaient le spectacle sur le plateau de l'oppidum compensaient leur nombre par leur élan et leur enthousiasme.
Etaient tout particulièrement impressionnants la troupe gauloise des AMBIANI (la tribu de la région, qui donna son nom à Amiens).
Leurs deux cavaliers étaient de toute beauté.






J'étais particulièrement impressionné par le virtuose chevelu qui montait sans étrier, bien calé sur sa selle copie conforme du modèle historique.


Et comment oublier le chef de la troupe, sorte de grand gaillard barbu et chevelu, qui se jetait sur les murs de boucliers avec une frénésie de berserk et un talent d'acrobate! J'ai oublié son nom, mais c'était quelque chose en ....os à la fin.



La démonstration des techniques de cavalerie, de l'infanterie légère et du mur de bouclier était tout particulièrement bien rendue.




Les passes permettaient de se rendre compte des avantages de vitesse des cavaliers et de la nécessité de la cohésion pour l'infanterie.


Puis, les cavaliers ont fait une démonstration de leurs talents au lancer et à l'estoc.








Puis est montée dans un ordre presque parfait la troupe VIA ROMANA qui reconstituent des auxiliaires gallo-romains de la Cohors Aquitanorium au 1er siècle après JC.


Accompagnés d'un javelinier nubien, les jeunes et moins jeunes auxiliaires ont fait la démonstration des formations de l'armée romaine, sous les beuglements (en latin s'il vous plaît) de l'Optio.


Désolé pour la qualité des photos (prise avec un portable...) qui ne rendent pas honneur aux soins et à la patience de ces Gallo-Romains. Ils devaient mourrir de chaud sous leur lorica et leur scutum!


Les commandements sont accompagnés du son des buccinateurs.


Et voici maintenant une démonstration qui fera chaud au coeur d'Yvan: l'école de gladiature ACTA, située à Arles. Avec beaucoup de pédagogie et de connaissances (mais peut-être pas assez de recul critique sur les hypothèses qu'on peut tirer de sources assez imprécises), leur chef nous a expliqué le contexte et les techniques de la gladiature. Les combats qui s'en sont suivis étaient de toute beauté, les participants n'hésitant pas à se saisir par le casque pour désarçonner leur adversaire (je n'ose même pas imaginer les coups sur la nuque...).




Le combat entre le Thrace et l'hoplomaque était tout particulièrement impressionnant, et sans doute le plus réaliste que j'ai vu (en se fiant à ce qu'on sait et ce qu'on peut imaginer).










Et l'après-midi s'est achevée par une série de combats où les compagnies présentes se sont avec force enthousiasme jetées l'une sur l'autre (les cavaliers avaient été mis de côté).

Les Romains (qui pour le spectacle avaient oublié leur côté "gallo") s'alignent:


Ils déploient en avant leurs auxiliaires.


Du côté gaulois, c'est bien sûr la ruée au son des cris.


La Furor gallorum vient de frapper.


Victoire! Je ne sais pas comment ça se dit en gaulois (qui le sait d'ailleurs?). En breton, ça serait: "TREC'H!" (prononcez traiherr).


Mais les Romains n'abandonnent jamais! (c'est pour ça qu'ils gagnent toujours à la fin, un peu comme les Anglais d'ailleurs).


Leur formation serrée en Cuneus fait l'effet d'un rouleau compresseur!


Bref, une bien belle journée! Grand merci à ces grand gaillards qui devaient être couverts de bleus le soir!

mercredi 10 juin 2009

Pegasus Bridge, 5-6 juin 44 (BLITZKRIEG)

Hold until relieved...








Vendredi dernier, soit la nuit du 5 au 6 juin, le Club Histoire et sortilèges a voulu commémorer comme il se doit le 65e anniversaire du D-Day.


Sortant des sentiers amplement battus depuis Band of Brothers, nous avons choisi un épisode où s'illustrèrent les parachutistes de Sa Très Glorieuse Majesté.

Cela nous tenait d'autant plus à coeur que la participation des Britanniques et du Commonwealth à la Libération apparaît de plus en plus marginale dans la présentation médiatique. Sans entrer dans la polémique sur la non-invitation du Chef d'Etat britannique, il serait souhaitable de rappeler à des journalistes ignorants ou complaisants quelques vérités très simples et bien connues en général des historiens et des connaisseurs, à savoir que les Anglais, quoi qu'on puisse en penser, sont entrés en guerre dès septembre 1939, qu'ils ont soutenu seuls le poids du conflit de juin 1940 jusqu'au 7 décembre 1941, qu'ils ont particulièrement pâti des bombardements, que les plans du Jour J ont d'abord été ébauchés par des Britanniques (en l'occurrence le général Morgan), et que, du 6 juin jusqu'au 9 juillet 1944, les forces de la Grande Bretagne et du Commonwealth ont été numériquement les plus nombreuses dans la tête de pont normande... On pourrait également argumenter encore longtemps sur ce qu'aurait été la France libre, puis la position internationale de la France libérée si Churchill n'avait pas pesé de tout son poids sur les dirigeants d'Outre-Atlantique, Churchill qui, pourtant, avait souvent le sentiment que la Croix de Lorraine était bien lourde à porter.

J'arrête car j'ai le sentiment de parler un peu dans le vide, tant l'exercice de commémoration s'éloigne de l'appréciation des faits à leur juste valeur; j'en finis par redouter les anniversaires des évènements historiques tant ils s'apparentent davantage à une réinterprétation plus ou moins tendancieuse des faits à des fins idéologiques désespérément actuelles. Les seules commémorations qui ne risquent pas des présentations erronées, c'est l'épopée napoléonienne, car il est de bon ton dans notre pays d'en parler le moins possible.

Passons.

Le 5 juin au soir, la fine fleur d'Histoire et sortilèges était fidèle au poste, et c'est ce qui compte.

Du côté des Britanniques:

-Olivier avait accepté (pour une fois) de délaisser les Teutons.

-Il fut rejoint par le major Howard, "Scoumoune boy", alias Aniboule.


Du côté allemand, étaient mobilisés l'Oberleutnant Guigui von Guitoune



et l'Hauptmann Le Bret, tout heureux de troquer ses Russes contre des Verts-de-gris



Sur un scénario de Frédéric Chica, nous avons donc rejoué le célébrissime épisode de la prise de Pegasus Bridge, le fameux pont sur le canal de l'Orne.


C'est un peu une légende locale, l'histoire du pont étant incontournable, de même que les petites histoires sur le café Gondrée et son musée...


Un épisode en tout cas bien connu, car amplement mis en valeur dans Le Jour le plus long, Pour la petite histoire, l'acteur Richard Todd, qui joue le major Howard (au centre de la photo), a réellement participé au Jour J, mais comme biffin sur les plages.


Voilà donc le terrain, à peine éclairé par le clair de lune, en cette nuit du 6 juin...





J'espère que vous n'êtes pas trop gênés par la luminosité des photos, j'ai tenté une petite manipulation pour avoir un effet nocturne... N'hésitez pas à cliquer pour agrandir les images!






Tout a l'air bien tranquille du côté du café Gondrée...


Tandis que les Landser de la 716e division (Polonais, Volksdeutsche, Georgiens et autres fonds de caserne), qui occupent les retranchements et le Bunker, s'endorment à peine dans les brumes du Calva...




...dans la cave du café, on écoute la TSF qui chuinte les messages personnels de la BBC... "tintintatin... Pfuiuiiui...blessent mon coeur d'une langueur...crac-pfuifuiuii... monotone..."



"Ach, ça me paraît un chouia trop tranquille..." se murmure à elle-même la sentinelle sur le pont...


Lorsque soudain se fait entendre un sifflement dans le noir!


Et dans un craquement sinistre s'abat le premier planeur Horsa.


Que pensiez-vous qu'Aniboule allait obtenir au 1er tour à son test de crash pour son 1er planeur? Un as bien sûr! Et c'est parti, 2 groupes de paras démoralisés sitôt touchés terre!


Comparativement, l'atterrissage du 2e Horsa est bien meilleur. Il se pose pile poil à l'endroit prévu, sans être trop gêné par son prédécesseur. L'infanterie légère des "Ox and Bucks" en sort aussitôt.


Profitant de l'opportunité, un chef de section allemand se découvre, lance une fusée éclairante qui permet à la HMG dans le bunker de tirer sur les envahisseurs. Sans grand succès.


A partir du deuxième tour, les Allemands peuvent activer leurs renforts (puisque les Anglais ont été repérés précédemment). Avec une chance insolente, Guigui parvient à obtenir l'appui des chars.


N'ayant pas sous la main les 3 Somuas du scénario, j'ai opté pour 3 Panzers III, à la grande satisfaction des joueurs allemands... allez savoir pourquoi.




Pour compenser, et comme il me manquait les HMG britanniques et 1 Piat, j'ai accordé à Olivier un canon de 6 livres aéroporté. Entorse historique, certes, mais l'équilibre du jeu était sauf!

Au 2e tour arrivent du Nord-Est les Red Devils de la compagnie B d'Olivier:


Prenant l'initiative, Aniboule regroupe les 2 sections de sa compagnie D et lance ses paras à l'assaut des retranchements allemands.


Malgré les tirs défensifs qui envoient 3 groupes se réfugier dans les bois, les hommes du major Howard submergent au corps à corps un groupe de grenadiers tandis que le lance-flammes transforme les servants du Pak 40 en torches humaines. Damned! This time, it's war!


De son côté, Olivier manoeuvre sa compagnie dans l'angle mort du Pill box allemand, et profite d'une fusée éclairante tirée par l'adversaire pour repérer un panzer III et l'immobiliser par un tir d'obus APDS de 6 livres.


Au tour suivant, les tirs allemands ne parviennent toujours pas à arrêter les infiltrateurs anglais; il faut reconnaître que les malus pour tirs de nuit pénalisent les défenseurs.


Olivier en profite pour nettoyer les retranchements de la rive Est.




Les bérets rouges peuvent sécuriser l'entrée Est du pont!




De leur côté, les Allemands comptent sur leurs renforts de chars pour renverser la situation.


Au niveau du carrefour, un Panzer III arrose le pont au HE, éliminant plusieurs groupes ennemis.


Tandis que les 2 autres (dont un immobilisé) se positionne sur la berge occidentale.



Mais le major Howard n'est pas homme à se laisser arrêter!




Les renforts brits affluent!


Le Bret et Guillaume décident alors de lancer un assaut blindé sur le pont. Ils percutent de plein fouet le groupe de paras le plus avancé, qui périt sous les chenilles!



Dans le camp anglais, passé un certain flottement, on réagit. Aniboule rallie ses mortiers et les fait tirer des fumigènes pour casser les lignes de vue sur ses assaillants.
De son côté, un obus de 6 livres du canon d'Olivier détruit un nouveau Panzer! Les Allemands commencent à redouter les conséquences de leur contre-attaque.


Au tour suivant, Aniboule entreprend d'utiliser le Pak 40 de prise sur le Panzer qui obstrue le pont, malgré les malus pour tir de nuit et pour matériel de prise.


Hasard incroyable ou changement opportun de dés (je lui avais confisqué les siens et confié mes gros dés qui font des 6...), toujours est-il que le dernier Panzer III est détruit!


C'est le signal de la curée! Malgré les pertes, le major Howard lance un par un ses groupes sur les tranchés de la berge Ouest.


Ils finissent par submerger les défenseurs.


Bilan: Pegasus bridge, malgré un instant de crainte, est tombé. De même que 2 tranchées; une autre était contestée. Au 8e tour, seuls les cafés, le carrefour et une tranchée restaient aux mains allemandes. Bilan: Victoire british par 50 PV à 40!

Au matin, le spectacle témoignait des combats de la nuit:


Mais, malgré un instant de crainte où il était question autour de la table de la responsabilité des dés d'Aniboule dans l'échec potentiel de la Libération de la France, les alliés peuvent commencer au matin du 6 juin 1944 la reconquête de l'Europe!