jeudi 3 janvier 2013

La bataille de Cherbourg, 1804 (Scénario hypothétique pour TRAFALGAR)


Bonne année à toutes et à tous! Happy New Year! Frohe neues Jahr!
Parmi les bonnes résolutions pour 2013, il y a, comme les années précédentes (soupir), publier davantage de compte-rendus. Alors, on s'y met!


Je vous propose un scénario pour une bataille navale imaginaire, mais très inspirée du roman de C.S. Forester, Seul maître à bord

En 1803, les Britanniques reprennent les hostilités contre la République française et son Premier Consul. Ils entreprennent préventivement un blocus total des grands ports français. C'est ainsi qu'une partie de la flotte de la Manche, qui avait trouvé refuge à Cherbourg, se trouve bloquée. 
En février 1804, après plusieurs mois d'inactivité, Bonaparte enjoint avec vigueur au contre-amiral de la Renaudaye de prendre prestement la mer, d'échapper s'il le peut aux bâtiments de la Royal Navy qui couvrent Cherbourg, et de faire une descente en Irlande. Le Premier Consul pense que, malgré l'échec de Hoche en 1796, la France a encore des chances d'y créer une "chouannerie" et de contraindre le Parlement anglais à négocier. Les instructions de Bonaparte précisent que, au cas où le contre-amiral de la Renaudaye ne parviendrait pas à échapper à la vigilance des vaisseaux de sa Très Gracieuse Majesté, il devrait s'efforcer de rallier Brest avec sa flotte.



 En 1804, Cherbourg est un port encore en construction. L'impulsion  de Louis XVI pour en faire un port de guerre susceptible de protéger les navires de la Manche s'est étiolée pendant la Révolution. mais plusieurs forts couvrent déjà la grande digue artificielle, qui a été consolidée par le coulage de gigantesques éléments en bois.


Le Contre-amiral de la Renaudaye revient sans cesse sur le plan qu'il a conçu: profiter de l'épais brouillard qui couvre les côtes en hiver, mettre le cap au Nord-Est, vers l'Angleterre, dans une direction que l'ennemi n'anticipera pas. Il compte donc se faufiler entre l'est de la digue et l'île Pelée. 

 
Il pourra contourner celle-ci par l'Ouest pour éviter de passer dans l'étroit chenal entre l'île et la terre (aujourd'hui, la digue et le chenal ont disparu).



 
Ce matin-là, le bocage normand s'éveille comme de coutume, dans le sommeil et les vapeurs de calva... On entend à peine le murmure des vagues...






 La brume est épaisse et le contre-amiral de la Renaudaye est décidé à tenter sa chance. On lui a de toute façon annoncé que le Premier Consul enverrait un remplaçant si la flotte de la Manche ne prenait pas la mer dans les dix jours. Il fait appareiller dans le plus grand silence, sans signaux, ni cornes. Mais sitôt les ancres levées, les vergues brassées, et les huniers ferlés, un brusque changement de vent se fait sentir. Le contre-amiral de la Renaudaye comprend tout de suite ce qui se trame. Il rompt le silence et accélère les manoeuvres de ses navires. Le brouillard se lève! Au large de l'île pelée,  l'escadre de surveillance rapprochée composée de deux frégates et d'une corvette britanniques a déjà décelé les mouvements français! Désormais, tout est une question de vitesse!


Le scénario pour la règle Trafalgar se joue en 20 tours. La table fait 120 par 150cm. D'abondants décors sont nécessaires pour une fois (voir photos).
La flotte française se compose d'au moins 5 et de maximum 7 vaisseaux de lignes (vous voyez avec ce que vous avez. Nous avons joué avec deux 80, deux 74 et trois 64). Les Français ont également au moins 3 vaisseaux marchands à leur disposition (ce sont des transports pour le corps expéditionnaire en Irlande). Ces derniers sont peu armés et doivent faire un test de commandement dès qu'un navire ennemi leur tire dessus. en cas d'échec au test, ils amènent leurs couleurs. 

Au début de la partie, les Français lancent un dé. Sur 1-2, ils peuvent placer 5 de leurs navires de guerre à partir de leur bord de table. Sur 3-4, l'ensemble de leurs navires de guerre. Sur 5-6, tous les navires français, y compris les navires marchands. Les navires qui ne sont pas entrés au 1er tour pourront le faire sur un 4+ aux tours suivants.

 
Les Britanniques ont une première escadre de deux frégates et d'une corvette qui peut se placer jusqu'à la moitié de la table. Ensuite, la deuxième escadre compte tous leurs bâtiments de ligne. Nous avons joué un 104, un 98, et trois 74. Mais l'expérience a prouvé qu'il aurait fallu davantage de vaisseaux de ligne anglais (ou moins de frégates).



Les Français marquent 2 points de victoire pour chaque navire qui traverse la table (et sort par le bord anglais). Ils marquent 1/2 points de victoire pour chaque navire intact à la fin de la partie, mais qui n'a pu traverser. Les Britanniques gagnent 2 points de victoire par navire ennemi capturé et 1 point par navire coulé.

 HOW IT PLAYED?


Toujours prudent, Renaud, alias le contre-amiral de la Renaudaye, manoeuvre ses sept anvires de guerre pour les faire sortir du port et dépasser la digue et le fort de l'est.

Il a le vent pour lui. Il réfléchit: rejoindre la haute mer, c'est prendre le risque d'être rejoint très vite par la masse des vaisseaux de ligne britannique. Aussi décide-t-il de prendre le chemin le plus ardu et de contourner l'île pelée par l'Ouest en empruntant l'étroit chenal entre l'île et la côte. 

 
Au moins sera-t-il couvert par les forts et les batteries côtières!

 Naviguant grand largue, la flotte française contourne la digue.



De son côté, Nico, alias l'amiral Horatio Bullit, a pris le commandement de la force de blocus britannique. Il est très décidé à servir la Couronne et sa Majesté George III, non mais!.



Il manoeuvre ses navires avec facilité, en profitant de l'entrainement britannique. tandis que l'escadre de frégates prend le vent pour tourner le flanc de l'ennemi, il envoie ses 74 contourner l'île Pelée pour accueillir les Français à leur sortie du chenal. (Perfide Albion, of course!).





La corvette Hotspur avance bien vite vers le flanc français. Ce faisant, elle subit les bordées du Formidable (80) et du Redoutable (74), et finit par prendre feu!

Mais L'Achille (74) et le Neptune (98) viennent aussitôt couvrir le malheureux navire du capitaine Hornblower! Se rapprochant de l'île Pelée, leur vitesse se réduit.

La flotte française s'engage dans le chenal, poursuivie par les frégates anglaises Sirius et Naïad.





L'HMS Conqueror s'est détaché de la flotte britannique pour aller bloquer la sortie du chenal. Les autres vaisseaux de ligne britannique virent de bord et le suivent.
Les boulets français ont cependant raison de la petite corvette Hostpur, dont les débris viennent s'échouer sur l'île Pelée. RIP Hornblower!


A ce moment crucial, une catastrophe se produit: le navire du contre-amiral de la Renaudaye, le Bucentaure, vient s'échouer sur les brisants de l'île Pelée!
Tandis que Renaud sort ses chaloupes pour essayer de tirer son navire amiral de ce mauvais pas, les navires britanniques tentent de fermer le chenal (et de "barrer le T"). Ce faisant, ils se rapprochent dangereusement des batteries côtières françaises.


Les boulets rougis sèment l'incendie sur le Conqueror!
 
Vue d'ensemble: tandis que les 74 anglais sont pris entre le feu de la flotte française et celui des batteries côtières, à l'autre bout de la table, le HMS Victory, navire portant le pavillon de l'amiral Horatio Bullit, encadre de son feu les navires marchands à la traîne et parvient à en capturer un!

 
Les navires de tête français: le Sévère (64) et l'Intrépide (74) tentent de se forcer le passage.

L'Anglais a lui aussi ses difficultés: en contournant l'île Pelée, l'Achille s'est drossé sur des brisants. Vite, sortir les chaloupes pour sortir le 74 de ce mauvais pas! trop tard, l'Intrépide est bien placé pour sortir de la table!





Tandis que les vaisseaux de tête français prennent le large...



 ... le HMS Victory finit de capturer les navires marchands, sous le feu des canons du fort de l'Est!

Une bien belle partie que l'on aurait aimé avoir le temps de pleinement terminer! Mais il faut dire qu'il y avait pléthore de bateaux et de décors à gérer!







2 commentaires:

Benoit a dit…

Waouw...
Je n'aime pas trop Trafalgar... mais la je suis ébahi par le résultat. Magnifique.
Benoit

fredthegreat a dit…

Merci! Je trouve la règle simple et fun.