dimanche 7 février 2010

De Bello Civili, VENI, VIDI, VICI, (bis repetita), WAB


"Pour les batailles, ce n'était pas seulement un plan bien arrêté, mais aussi l'occasion qui le déterminait. Il lui arrivait souvent d'attaquer aussitôt après une marche, et quelquefois par un temps si affreux que personne ne pouvait croire qu'il se fût mis en mouvement. Ce n'est que vers les dernières années de sa vie qu'il hésita davantage à livrer bataille, persuadé que plus il avait vaincu souvent, moins il devait tenter la Fortune, et qu'il gagnerait toujours moins à une victoire qu'il ne perdrait à une défaite. Jamais il ne mit un ennemi en déroute qu'il ne s'emparât aussi de son camp, et il ne laissait aucun répit à la terreur des vaincus. Quand le sort des armes était douteux, il renvoyait tous les chevaux, à commencer par le sien, afin d'imposer à ses soldats l'obligation de vaincre, en leur ôtant les moyens de fuir".
-Suétone, Vie de César, LX, 1-3.

Nous sommes toujours en 46 av. JC. Et une fois de plus, les ennemis de César sont venus le défier sur le champ de bataille.

Aniboule n'a pas abandonné l'idée de mettre à bas les ambitions de l'usurpateur. Pour cela, il s'est entouré d'un nouvel allié, Guillaume, à qui il a confié son aile gauche.



Depuis le précédent combat, l'armée des Optimates n'a guère changé. Aniboule a quand même pris soin de laisser au camp l'éléphant qui avait fait plus de mal à ses troupes qu'à l'ennemi.


A la place, il s'est généreusement doté d'archers et d'auxiliaires qu'il a équipés d'armures.


Ses Numides forment comme à l'accoutumée son flanc droit.


En face, les troupes de César sont surprises alors qu'elles cantonnent près d'une villa (superbe création que l'on doit à Tuf!).


Leur général est retenu ailleurs (qui a dit "dans les bras de Cléopâtre"?). Aussi a-t-il laissé son légat Curion prendre le commandement.


Mais César lui a donné pour le soutenir un puissant contingent d'auxiliaires: des Baléares, des cavaliers nobles gaulois et surtout des Germains menés par leur chef, Tufos le barbu!


Dès qu'il voit l'ennemi approcher, Curion aligne ses légions en position défensive, les flancs adossés à la villa et à un bois, les archers auxiliaires devant. Les balistes sont prêtes à ouvrir des tirs croisés.


Depuis leur précédent combat, les légionnaires de César savent que leur seule présence est gage de victoire et qu'ils ne seront pas lancés à l'assaut, tant que leur ennemi n'aura pas été noyé sous les traits.


Fidèle à sa réputation de fonceur, Aniboule fait marcher ses légions sur les Césariens.


Terrible spectacle que celui de ces forteresses mouvantes bardées de fer.



Aniboule envoie également ses cavaliers numides s'emparer d'un bois situé sur son flanc droit.


Mais ces redoutables cavaliers habitués à surprendre leurs adversaires sont eux-mêmes surpris: les Germains et les Baléares de César ont déjà pris pied dans le bois.


Ils sont suivis par les Gaulois. Aussitôt un cavalier se détache et va prévenir Aniboule de la menace qui pèse sur son flanc droit.


Qu'à cela ne tienne, Aniboule se propose de prendre l'ennemi à son propre piège. Tandis qu'il charge ses Numides de retenir les auxiliaires césariens, il fait manœuvrer ses légions au centre pour se regrouper sur deux lignes et abandonner le flanc droit.


Il se constitue ainsi une formidable phalange, avec laquelle Aniboule se fait fort de percer le centre césarien. A marches forcées s'il le faut!


Au centre, Curion s'inquiète de ces mouvements. De plus malgré leur concentration sur une seule légion, les tirs piteux de ses balistes et de ses archers ne permettent pas de désorganiser la vague ennemie.


C'est de l'autre côté du champ de bataille que survient la surprise. Par leurs tirs ajustés, les Germains et les Baléares de Tufos ont saigné les Numides, qui se retrouvent bientôt à demi-effectifs.


Du coup, l'aile gauche Césarienne peut foncer et menacer le centre adverse. Aniboule est contraint de réorienter deux de ses légions face à ce péril.



Mais, nouveau coup de théâtre, cette menace, aussi déclarée, s'éloigne. Les javelots numides jettent plusieurs cavaliers gaulois à terre. Ce que voyant, leurs compagnons décident aussitôt de rebrousser chemin...


Leur fuite entraine bientôt la panique des Baléares. Le flanc césarien s'effondre! Tout est-il perdu? Non! Car Tufos a toujours avec lui ses Germains. Et ceux-ci se lancent courageusement à la poursuite des Numides.


Les césariens ne sont pas au bout de leurs peines. Sur l'autre flanc apparaissent soudain des myriades d'auxiliaires ennemis, qui annihilent sans difficultés les Caetrati ibères chargés de tenir le bois sur la colline.


Parvenus à bonne portée, les archers d'Aniboule font pleuvoir les traits sur les légions césariennes.


Surprises, celles-ci se forment la tortue.



Curion hésite. Faut-il charger ces auxiliaires ennemis, au risque de laisser son centre dégarni? Faut-il prendre l'initiative et charger les légions ennemies qui sont les plus dangereuses? Il se décide plutôt à resserrer son centre et à concentrer ses tirs. Car, malgré les pertes qui s'accumulent dans sa légion centrale, Aniboule a continué à la pousser en avant.


Bientôt, Curion choisit le moment, invoque les dieux éternels, et lance la charge sur la légion centrale affaiblie. Pris de court, Aniboule la fait fuir.

Horreur! Ce mouvement de retrait déclenche la panique chez deux autres légions!


Sur son flanc gauche, Aniboule tente d'éliminer la baliste césarienne avec ses auxiliaires.


Mais l'un des servants, obstiné et héroïque comme il se doit, retient l'ennemi à lui seul!


Ne pouvant percer à gauche, poursuivi par les Germains sur sa droite, et une partie de son centre en déroute, Aniboule, de guerre lasse, doit ordonner la retraite du camp des Optimates! César, quoique absent, avait vaincu!


Grand merci aux joueurs et au site de la Légio VIII Augusta pour les photos!

3 commentaires:

Siaba a dit…

Superbe rapport de bataille.
Vivement le prochain affrontement entre Aniboule et César ;o)

moipasfou a dit…

Excellent même, pour un peu cela me donnerais envie de m'y mettre, mais bon j'ai déjà plein de projet

Jehan a dit…

Encore un excellent rapport en effet ! Franchement bravo, ça me conforte dans mon idée de monter une armée antique très prochainement ! ;)