dimanche 23 mai 2010

MAI 1940, Contre-attaque à Montcornet (BLITZKRIEG)


« Ce que j'ai pu faire par la suite, c'est ce jour-là que je l'ai résolu » - De Gaulle - Mémoires de Guerre.


Après la percée du Front français dans les Ardennes, nous nous devions de rejouer l'épisode de la contre-attaque française. Pour cela, nous avons choisi le scénario "Contre-attaque à Montcornet", que l'on doit à Lannes (loué soit-il).
Le 17 Mai 1940, le colonel De Gaulle lance en avant les 80 blindés de la 4e DCR, unité qui vient juste d'être constituée en hâte. L'objectif est le flanc sud du "coup de faux" allemand qui se profile. Et les combats vont se concentrer autour du village de Montcornet.

Pour ce scénario, Olivier a sorti ses plus beaux tanks, qui reproduisent les complexes schémas de camouflage de l'époque:


De mon côté, n'ayant pas les Panzer I nécessaires, je les ai remplacés par 2 Panzer II. Pour compenser cet avantage (minime!), j'ai proposé à Olivier de prendre une figurine d'officier en camion. ce sera De Gaulle et tous les chars dans un rayon de 20cm autour de lui sont considérés comme Elite; très utile pour équilibrer le malus "char français".


Jouant toujours les Teutons, j'ai organisé mes troupes en placement caché. Leur déploiement:
-1 canon de 37mm, 2 unités de pionniers avec charges de démolition et 1 chef de compagnie sur la colline orientale qui forme le premier objectif. Comme je sais que ça va être le 1er objectif d'Olivier et qu'il sera moins facile à défendre que le village, je n'ai laissé que le minimum de troupes pour faire quelques dégâts.

-1canon de 37mm, 1 mortier de 81mm et 1 section complète dans le village au Nord qui forme le 2e objectif. Les pionniers sont évidemment cachés dans les maisons et le mortier en retrait.

-La HMG planquée dans la maison au centre, à la limite de ma zone de déploiement. Elle est sacrifiée d'avance et devra retarder l'infanterie française.

-1 canon de 37mm à la lisière du bois au Nord-Ouest, histoire de couvrir ce flanc ou de croiser les tirs vers le village.

-Et enfin la star du jour: le fameux FLAK 36 de 88mm sur la petite colline septentrionale avec 1 unité de chef de section pour le couvrir. Ma plus forte pièce est en retrait pour utiliser sa longue portée et en hauteur pour pouvoir couvrir tous les axes d'approche vers le village, qui constitue mon principal objectif de défense.

Mon plan est de retarder l'avance française à l'Est, de tenir le village et de lancer aussitôt que possible une contre-attaque à l'Ouest avec mes blindés dès qu'ils seront disponibles.


Voyons maintenant le plan français:

Au premier tour, Olivier déploie d'abord sa section de 5 R-35 face à la colline orientale, son 1er objectif.


Un premier char s'avance, téméraire...


...qu'ils vont vite; je déclare un TO et découvre mon 1er Pak 36. A bout portant, le 1er tir trouve sa cible, mais égratigne à peine le blindage. Je découvre alors que ces petites tankettes ont 13 de valeur de blindage!! Teufel! Heureusement, ce char ne peut pas tirer, puisqu'il vient de bouger et qu'il a le malus de "tourelle étroite". J'en profite pour faire un 2e tir, qui réussit! Hurra!


Un 2e char arrive, mais rate son test pour faire un assaut blindé. Je ne bouge toujours pas. Olivier avance alors au centre, par la route, ses lourds B1-bis.


Et à l'Ouest il place ses Somua.


Bon, je vais passer un sale quart d'heure avant que mes renforts n'arrivent; mais mon déploiement me permet de répondre aux axes d'attaque d'Olivier. Ouf. De plus, Olivier rate son test d'appel radio pour son soutien artillerie. Re-ouf!!

Au 2e tour, les Français prennent l'initiative et attaquent aussitôt le canon de 37mm qui s'est dévoilé sur la colline de l'Est. Les servants sont éliminés par une rafale de mitrailleuse. De nouveaux R-35 se mettent à gravir la colline. Je réagis en dévoilant une unité de pionniers qui lance un assaut sur l'un des blindés. Je parviens à réussir le test d'expérience, mais n'arrive à faire que 3 sur le jet pour toucher, malgré ma charge explosive.


Le R-35 est immobilisé. Ouf! Il rate son test d'expérience. Et de 2 chars éliminés! Olivier réagit en tirant à la mitrailleuse avec un autre char sur les pionniers, qui partent démoralisés ers les couverts.


Ensuite, c'est au tour du flanc gauche d'Olivier d'avancer. L'un des Somua s'avance et je découvre à bout portant mon 2e canon de 37mm.


Deux tirs suivent mais impossible de percer la cuirasse du Français. Ces chars sont vraiment des monstres! Un 2e S35 s'avance. Rebelotte, je découvre mon 3e Pak 36 dans le village. cette fois, il n'est pas à bout portant. Et il ne peut rien contre la cuirasse du Somua.


Au centre, Olivier déploie ensuite sa compagnie d'infanterie, son canon de 25mm AT et ses B1-bis.


Se doutant que mon 88mm est planqué sur la colline, il avance prudemment en utilisant le couvert des maisons.


Mais il est encore trop loin à mon goût; je veux pouvoir être sûr d'être à courte portée avant de dévoiler mon 88mm. Je ne fais donc rien ce tour. A part prendre les biffins français sous le feu de mon mortier, qui vise à côté...


Le tour se termine et encore une fois, l'artillerie française refuse de répondre aux appels.

Au 3e tour, j'obtiens l'initiative. C'est décisif, puisque j'ai désormais accès à 2 automitrailleuses de renfort. Je les active aussitôt, prends la route pour gagner de la distance de mouvement. Olivier ne réagit pas puisque ses chefs de char ne sont pas sortis. et que je suis sur ses arrières. Je place ma SdKfz 222 "au cul" du premier Somua. C'est "petit", je sais. Mais BOUM! Mon 20mm trouve la faille dans le blindage et le fait exploser. Rebelotte avec le SdKfz 232. REBOUM! un 2e Somua en flammes!!


Aaah, voilà l'attaque française mal partie sur le flanc ouest. Mais Olivier réagit, fait tourner la tourelle de l'un de ses B1-bis. En bonne logique, le 47mm déchire le petit SdKfz 222.


Les autres B1-bis restent sur place et arrosent les cibles allemandes qui se sont découvertes, sous l'œil vigilant du colonel De Gaulle.


Ensuite, Olivier active sa compagnie d'infanterie et la lance en avant. Je déclare aussitôt un TO avec ma HMG et mon mortier. Pas de grosses pertes, mais les démoralisations obligent les Français à se disperser dans les couverts sur la petite colline à l'Ouest.


Le dernier S-35 d'Olivier tente d'éliminer le Pak 36 situé dans le village, mais le rate. En réplique, les canonniers allemands parviennent à immobiliser le char français, dont l'équipage fuit.


Sur le flanc Est, Olivier parvient à faire gravir la colline à ses R-35. Mais je déclare aussitôt un assaut avec mes pionniers. Une charge explosive détruit un nouveau tank, mais mon chef de compagnie est démoralisé.




Le 4e tour s'annonce dur pour Olivier, puisque ses assauts sur les deux flancs sont contenus (il ne se doute pas qu'il a presque complètement éliminé les troupes allemandes sur la colline orientale), que le 88mm ne s'est pas encore dévoilé et que les renforts blindés allemands arrivent. Il parvient à rallier presque toute son infanterie. mais j'obtiens l'initiative.

Aussitôt, je tente le tout pour le tout. Je sacrifie mon SdKfz 232 en le faisant repartir par la route. Le but est d'empêcher le B1-bis qui y stationne de bloquer mes Panzer qui doivent passer par cette route. L'automitrailleuse avance, avance. A bout portant, Olivier déclare un TO. Horreur, le 47mm manque sa cible. Du coup, je poursuis mon chemin et vient me placer "au cul" du monstre qui était lui aussi sur la route. Un seul petit obus de 20mm suffit et le monstre explose dans une belle gerbe de flammes.



Dépité, Olivier active sa section de B1-bis pour châtier les Panzer. Il tente le tout pour le tout et avance l'un de ses chars lourds. J'attends d'être à portée de son flanc et découvre mon 88mm. Fidèle à sa réputation, le canon ne laisse aucune chance aux tankistes français.




Olivier se console en parvenant à chasser les derniers pionniers de la colline orientale.



Assuré sur ce côté, il envoie l'un de ses R-35 en avant afin de viser le 88mm qui s'est dévoilé.


Mais c'est au tour de mes chars d'arriver. Craignant un tir du dernier B1 ou du 25mm, je me contente de me positionner de chaque côté de la petite colline occidentale pour prendre sous des tirs croisés la section de biffins français qui s'y est cachée. Plusieurs sont atteints et démoralisés.


Et l'artillerie française ne parvient toujours pas à régler ses tirs! De mon côté, je vise les servants du canon de 25mm AT avec les pionniers qui sont dans le village. Pour l'instant, pas de résultat.


Au 5e tour, je bénéficie encore une fois de l'initiative (quelle veine!). Et je fais aussitôt agir préventivement le 88mm avant qu'il ne reçoive les tirs des chars français. Je vise le dernier B1, en frontal et à portée moyenne.


BOUM! Et voilà, une nouvelle photo souvenir pour les Fritz!

Olivier pense pouvoir rétablir l'équilibre en lançant un assaut sur le 88mm avec un R-35. Mais l'unité de chef de section des pionniers est sur sa trajectoire. Il réussit le 1er jet d'expérience pour son R-35 hors de distance de commandement, mais rate celui pour l'assaut blindé sur l'infanterie. Les pionniers s'écartent. Le canon est pris.

Je continue les tirs sur l'infanterie française et élimine avec mes pionniers planqués dans le village la HMG française, qui n'aura même pas eu le temps de tirer, et les servants du canon de 25mm.


Quant à mes chars, il nettoient le colline à l'Ouest.




Dépité du cours des évènements et de ne pas parvenir à contacter son artillerie, Olivier jette l'éponge et ordonne la retraite. Les Français n'ont pu s'emparer que du 1er objectif, la colline orientale. On discute ensuite, mais mes 7 Panzer auraient pu, par la suite, se retourner contre ses 2 derniers R-35 et la reprendre...

Les Français ont eu une déveine incroyable sur les jets d'appel d'artillerie et sur quelques tirs décisifs comme celui du B1-bis sur le SdKfz 232. De mon côté, j'ai utilisé à fond la leçon apprise contre Seb', qui, bien que pas forcément réaliste, est redoutablement efficace: même un petit char peut détruire un gros s'il lui arrive "au cul" et à bout portant!

La campagne se poursuit, car les Français s'apprêtent à nouveau à contre-attaquer l'avance des Panzer!

dimanche 16 mai 2010

MAI 1940, Tête de pont à Dinant (BLITZKRIEG)

Ben dis donc, y sont nombreux, hein chef?




Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis en ligne de rapport de bataille sur la règle Blitzkrieg. Cela faisait également longtemps qu'Olivier me tannait pour qu'on entame la campagne de France de 1940. Et ce d'autant plus que le 70e anniversaire des combats donne lieu à moult publications dans nos magazines favoris. Dont acte. Voici la première partie que nous avons jouée, sur un scénario issu du Supplément FRONT OUEST paru à la fin de l'année dernière.


Dans "Tête de pont à Dinant", les Allemands sont menés par Rommel ipse, alors commandant la 7e Panzerdivision qui, dans quelques jours, va gagner le surnom de "division fantôme".


Mais, pour l'instant, pas de percée éclair; les Allemands sont face à un obstacle de taille: la MEUSE. Le scénario nous offre ainsi un exercice original: le franchissement de fleuve sous le feu de l'ennemi.


A l'Ouest, la rive française. A L'Est, les embarcations allemandes s'apprêtent à quitter la rive. En moyenne, le fleuve est large de 30cm, ce qui fait qu'il est impossible de le franchir en un seul tour (plutôt en 3).

Pour couvrir leurs troupes, les Allemands bénéficient de pas mal de soutiens: 2 soutiens d'artillerie hors-carte, et 6 Panzer (2 PzII, 2 PzIII, 2 Pz IV). De quoi rendre la guerre "fraîche et joyeuse"???


Deux compagnies de fusiliers s'apprêtent à traverser et une compagnie réduite se trouve déjà sur la rive occidentale.


De leur côté, les Français ont deux compagnies réduites de biffins, 2 canons AT de 25mm et 1 soutien d'artillerie de 75mm. Reconnaissons-le tout de suite: ce scénario est trop déséquilibré à notre goût.


C'est vrai que franchir un obstacle suppose, pour les Allemands, une nette supériorité numérique. Mais, à mon avis, la compagnie réduite d'Allemands déjà sur la rive Ouest est de trop. Car les Français n'ont pas les troupes suffisantes pour les déloger tout en couvrant la rive. Et comme les Français ne peuvent attendre aucun renfort, ils sont contraints à subir. Je vous dis tout ça, alors que je jouais Teutons. J'aime bien les scénarios déséquilibrés, mais quand il y a un minimum de suspens et des possibilités d'inversion des rôles. Ici, ça n'a vraiment pas été le cas.

Revenons à notre bataille: les Allemands s'apprêtent à faire trempette!


Au 1er tour, les Schütze s'embarquent sur leurs embarcations de fortune, tandis que les chars et les MG se positionnent pour croiser les tirs.


Olivier fait donner son artillerie (en l'occurrence pas du 155mm comme sur la photo, mais seulement du bon vieux 75mm). Résultat: near miss! Les Boches sont tout éclaboussés!



C'est à ce moment là que je sors mon arme secrète: je déclare un tir de contre-batterie avec mon 105mm et confie les dés à Lucky Renaud.


Résultat: la batterie française de 75mm est désorganisée pour 6 tours! Le principal soutien d'Olivier est neutralisé!

Je fais passer le maximum de troupes sur les bateaux, en organisant 2 points de franchissement: l'un au Nord, vers la tête de pont déjà occupée par ma compagnie réduite, l'autre au centre, pour fixer les Français.


Quant à Rommel, le scénario prévoit qu'il rend fanatiques les troupes dans un rayon de 20cm. Mais, devant la menace d'un tireur d'élite français, je le planque loin à l'arrière (sous les huées d'Olivier ça va sans dire!).


Mais on ne me la fait pas: la dernière fois où on a joué un scénario où l'une des conditions de victoire était de tuer Rommel (Le Chaudron Mai 1942), ça s'est mal terminé pour les Allemands. Donc prudence face aux Französe!

Dans les tours suivants, Olivier mobilise toutes ses maigres ressources pour bloquer les troupes allemandes déjà débarquées:
A coups de mortier (de 60mm et non de 81 comme ici).


Et surtout à coups de MG.



Mais mes chars allument systématiquement ses troupes qui se dévoilent. Certes, les tirs subissent tous les malus possibles, mais je finis par démoraliser une MG planquée dans une maison, ce qui facilite grandement le débarquement de mes Boches.





Petit à petit, les Français sont obligés de se dévoiler:


Ce qui me permet de concentrer les tirs de mes soutiens d'artillerie et de mes Panzer.



Aussitôt sur la rive, les Allemands lancent des assauts et, malgré les démoralisations et les pertes, profitent de leur supériorité numérique pour chasser les Français des maisons qui bordent la Meuse.


L'un de mes Panzer III a également réussi à prendre pied sur la rive française.


Les deux canons de 25mm d'Olivier sont judicieusement placés pour me prendre en défaut si j'avance.


Qu'à cela ne tienne, en deux tours, je fais effectuer une marche à mes Grenadiers débarqués au Nord. Je les ramène au centre et allume à revers l'un des canons français.

Pour l'honneur et pour répondre aux provocations d'Olivier, je fais un assaut blindé sur le dernier canon et écrase ses servants!



Bilan: au 7e tour, les Français perdent une compagnie lors d'un test de cohésion. Le tour suivant, la partie est jouée: les Allemands ont percé le Front français!!!!

Bilan: la partie nous a paru déséquilibrée.
Il faudrait au Français, soit 1 compagnie complète à la place de l'une des compagnies réduites, soit des retranchements, soit 1 renfort aléatoire, soit un soutien d'artillerie plus conséquent (155mm?)
Autre solution: ne pas autoriser le placement d'une formation allemande sur la rive Ouest, ou bien les priver de l'un des soutiens d'artillerie.
Sinon, il n'y a guère de suspens. D'autant que la traversée du fleuve n'entraine pas tant que ça de pénalités pour les troupes embarquées.


La prochaine partie de la campagne sera consacrée à la contre-attaque des blindés français à MONTCORNET! Je sens que ça va être moins facile ce coup là...